Trekking et Cyclo-tourisme : Soyez prêt pour l'imprévisible.
Vous soupçonnez peut-être la présence en vous depuis longtemps de cet aventurier qui a soif de défis. Celui qui veut vous pousser à découvrir vos limites dans un contexte extrême. Avec les responsabilités, le stress de la société moderne, il n'est pas facile de dire : « Je pars pour un trek de cinq jours en montagne ! » ou de laisser derrière tout ce qu'on connaît pour se retrouver seul avec la nature et avec soi-même. Soyez rassurés, l'aventure aussi ça se prépare et ça se pratique.
À QUOI S'ATTENDRE ?
À quoi ressemble le fardeau des trekkeurs et des cyclo-voyageurs ? Vent, pluie, Soleil, montagne, douleurs musculaires, c'est vrai ! Mais aussi rencontres, paysages incroyables et sentiment de liberté : il n'y a pas deux jours identiques sur la route. Un commentaire qui revient souvent est que ce genre de voyage vous redonne foi en l'humanité. Vous voyant peiner, de parfaits inconnus vous tendront tantôt une pomme ou une bouteille d'eau; un camionneur vous suivra pour vous éclairer alors que vos piles sont à plat. On vous dira « Je ne pourrais jamais faire ça, je n'arrive même pas à monter cette petite côte ! » et vous vous sentirez fier. Voici quelques éléments plus techniques qui entourent la vie de ces athlètes d'endurance.
BIKE-PACKERS
- On fait en moyenne entre 60 et 90 kilomètres par jour. En montagne on parlera plutôt de 20 à 40 km par jour, dans ce cas il est aussi bon de se laisser le temps de voir comment son corps réagit à l'altitude.
- On transport de 25 à 50 kilos, incluant le vélo, la tente, le sac de couchage, les vêtements, l'eau, la nourriture, les outils, des pièces de rechange, etc. Plus encore pour ceux qui apportent un appareil photo, de l'équipement de travail ou encore d'alpinisme. Un peu moins pour ceux qui préfèrent dormir dans les hôtels ou chez des hôtes Couch Surfing et Warmshowers (sites d'hébergement pour les voyageurs).
RANDONNEURS
La formule proposée par la co-op REI, spécialistes de l'équipement de randonnée, suggère de ne pas transporter plus de 20 % de son propre poids, que ce soit pour un hiking d'un jour ou pour un trek longue durée. Quand on part plus longtemps, il faut considérer le poids de la nourriture et de l'eau supplémentaires, et couper en conséquence parmi les autres éléments.
Pour les trekkeurs, la difficulté du terrain aura un grand impact sur la distance qu'ils pourront couvrir en une journée. Si on parle de montée difficile en altitude, ce pourra être une journée d'entre 5 et 10 km. En terrain plus plat ou en descente douce, on couvrira plus de terrain. Certains trekkeur font plus de 30 km par jour régulièrement.
Pour les deux disciplines il faut s'attendre à voir une perte de poids durant les premiers jours ou premières semaines du périple, un renforcement des muscles des jambes, et on remarquera parfois même un petit sentiment d'euphorie qui s'installe dans le cerveau ! Et oui, l'air frais et l'exercice sont bon pour le moral et le mental.
On suggère de prendre au minimum un jour de congé chaque semaine, mais si vous êtes plutôt en mode visite, rien ne vous empêche d'en prendre d'avantage !
Il n'y a aucune règle et aucun horaire officiel, sauf celui de votre corps. Connaître et respecter vos forces est le meilleur moyen de vous assurer d'atteindre votre objectif. Se donner un objectif quotidien trop grand est une des principales cause d'abandon.
PRÉPARATION PHYSIQUE
Pour ce qui est de la préparation physique, cela dépendra beaucoup de votre niveau de forme de base et de la durée de votre périple. Pour un trek de 10 jours, on suggère jusqu'à 1 mois d'entraînement. Si vous partez plutôt sans date de retour, la stratégie du départ modeste et de l'augmentation graduelle de l'effort en est une excellente. Dans les deux cas, il y a des bases à couvrir : connaître les muscles qui seront sollicités durant votre aventure, savoir comment les renforcer, les étirer ou les relaxer. Notre équipe d'entraîneurs s’est penché sur la question et a préparé des programmes spécifiques que vous pouvez consulter ici :
ALIMENTATION ET HYDRATATION : 5 BONS POINTS
Parfois on mange ce qu'on peut quand on le peut, mais
dans des conditions idéales, voici quelques trucs de vétérans de la route et
des sentiers.
1 - Les quatre mousquetaires de la randonnée sont :
- Les fruits secs, graines et noix (léger et bon apport en énergie).
- Les soupes (pour le liquide et le sel).
- La viande séchée (forte en protéines). Végétariens, nous vous redirigerons vers les lentilles, les noix, le seitan ou encore le quinoa.
- Les pâtes (ce n'est plus un secret pour personne qu'elles aident à la reconstruction des muscles !)
Attention, ceci n'est pas un régime à suivre. Ce ne sont que des aliments généralement disponibles et offrant un bon apport énergétique.
2 - Manger
beaucoup ne sert à rien.
Les recherches récentes ont prouvé que le corps a une limite maximale d’absorption de calories. Sur de longues épreuves d'endurance comme le trekking et le cyclo-tourisme, on parlera de 2.5 fois le taux métabolique normal. Manger moins, mais manger plus souvent, lorsque le besoin d'énergie se fait sentir, est une stratégie préférable.
3 - Le filtre à
eau et des pastilles de purification de l'eau : un must.
Cela vous permettra également de sauver un peu de poids : rechargez 2 litres chaque fois que vous le pouvez plutôt qu'en transporter 4, et en plus, c'est meilleur pour l'environnement.
4 - Assurez-vous
de rester bien hydraté.
La déshydratation est sournoise et peut vous gâcher le moral rapidement. En cas de déshydratation, les colas ou un mélange jus-eau-sel peuvent aider à reprendre le dessus. Il existe aussi des pastilles d’électrolytes et ce n'est jamais une mauvaise idée d'en avoir avec soi.
5 - Manger dans l'heure et demi qui suit l'arrêt de l'activité physique permet d'éviter les crampes.
Pour ceux qui aiment être plus précis côté calories, il existe des calculateurs spécifiques pour le trekking et le cyclo-tourisme. Ils vous donneront une idée de la demande énergétique quotidienne de ces épreuves selon votre âge, taille et poids.
Calculateur Vélo :https://keisan.casio.com/exec/system/1350958587
Calculateur Trek : https://caloriesburnedhq.com/calories-burned-hiking/
PLANIFIER, PRÉPARER, S’HABILLER.
Les plans changent souvent, c'est connu ! Sauf que
c’est tout de même bon d'en avoir un ! Savoir où vous allez, sur quel type de
terrain vous évoluerez et à quelle météo vous attendre durant votre périple
vous aidera beaucoup mentalement. Connaître ces détails vous laissera plus de
ressources mentales pour faire face aux imprévus comme les routes bloquées, les
bris techniques ou une rencontre fortuite !
Pour ce qui est de la météo, c'est un défi colossal que d'avoir avec soi tout ce qu'il faut pour toutes les situations lorsqu'on voyage léger. Contre la pluie, il n'y a pas 36 solutions : imperméable, pantalons et couvres bottes sont un bon kit à transporter. Sinon, au premier coup de tonnerre : à l'abri!
Pour le froid, on conseille de se munir de couches de vêtements plutôt que d'un seul gros vêtement chaud. Si ce vêtement s'avère trop efficace, la sueur vous congèlera rapidement une fois l'effort terminé. Protégez-bien vos extrémités : c'est par les mains et poignets, pieds et chevilles, tête et cou que l'on perd le plus de chaleur corporelle. Des bas de rechange sont un essentiel absolu : avoir les pieds mouillés durant une randonnée vous rendra misérable.
Par temps chaud, ayez vos lunettes Soleil pour protéger vos yeux. Les couleurs claires attireront moins la chaleur que les couleurs sombres. Cela semblera contre-intuitif, mais en cas de chaleur extrême, il vaut mieux couvrir sa peau de que se mettre à nu. Les vêtements protègent des rayons UVs. Des tissus UPF sont spécialement conçus pour cela.
Pour le chaud comme le froid, les vêtements amples qui laissent respirer vos pores sont préférables. En ce qui concerne les environnements plus extrêmes comme les déserts, montagnes, glaciers, il sera bon de faire une recherche encore plus poussée et d'aller vers un équipement spécialisé.
Jerome Pilette, rédacteur.
''Je suis parti à vélo de Mascouche, Québec en juillet 2017, à l'âge de 33 ans. Mon but était d'atteindre la destination la plus éloignée possible de la maison : Ushuaïa, Argentine. Je n'étais pas un cycliste. J'utilisais mon vélo pour aller au travail et faire mon épicerie. J'ai opté pour la stratégie « commencer tranquillement et les premières semaines seront l'entraînement ». Je suis aujourd'hui à Uyuni, en Bolivie. Je suis passé par 17 000 km de toutes sortes de routes, asphaltées comme de terre et de roche, et sous tous les types de ciels, du Soleil de plomb jusqu'à la neige. J'ai fait face à tous les types de problèmes, de la dépression aux bris mécaniques en passant par la rencontre de membres d'un cartel au Mexique et les fonds de culotte déchirés. Entre la maison et ici, ce fut un long processus d'apprentissage de soi, de l'effort, des limites physiques et des besoins énergétiques. Le voyage m'a sculpté au gré des forces dont j'ai eu besoin. Je peux vous confirmer que la plus grande force dont on a besoin pour ce type de voyage, c’est la force mentale. Il faut être prêt à tout et rouler avec les coups, prendre les problèmes comme des défis, et les surmonter. Quand on se lève avec la bonne mentalité, tout est plus facile. ''